Le Cimetière
Le Cimetière
Un regard vers le passé
Au XIXe siècle, la plupart des cimetières étaient construits à côté des églises, pour permettre aux fidèles de prier pour leurs disparus. L’un des premiers cimetières de la ville était sis près de l’église Notre-Dame, maintenant devenue la basilique Notre-Dame de Montréal.
Au XIXe siècle, la plupart des cimetières étaient construits à côté des églises, pour permettre aux fidèles de prier pour leurs disparus. L’un des premiers cimetières de la ville était sis près de l’église Notre-Dame, maintenant devenue la basilique Notre-Dame de Montréal.
En 1799, pour des raisons d’hygiène et d’espace, la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal a fermé ce cimetière et inauguré le nouveau cimetière Saint-Antoine, occupant l’emplacement de l’actuel Square Dorchester. Toutefois, dès 1853, le Conseil de la Cité de Montréal a adopté un règlement interdisant les inhumations à l’intérieur des limites de la ville, forçant un nouveau déménagement.
En 1854, la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal a donc acheté au Dr Beaubien une terre sur le mont Royal, à la Côte-des-Neiges.
La première sépulture du cimetière Notre-Dame-des-Neiges date du 29 mai 1855 — il s’agit de celle d’une jeune irlandaise de 35 ans, Jane Gilroy.
Les premiers architectes de Notre-Dame-des-Neiges se sont inspirés de l’aménagement du cimetière Père-Lachaise à Paris pour établir un équilibre entre esprit classique et ode à la nature. Il s’agit donc d’un cimetière-monument romantique aux chemins bordés d’arbres, conçu par deux architectes influents.
Henri-Maurice Perrault a tracé les plans et implanté les chemins sinueux, irréguliers, qui confèrent au Cimetière son ambiance romantique. Perrault était le neveu de John Ostell, alors l’architecte le plus célèbre de Montréal. Ostell a d’ailleurs conçu les premiers bâtiments du Cimetière, incluant le charnier (aujourd’hui devenu le mausolée Sainte-Claire d’Assise), la chapelle et l’actuel pavillon administratif en 1877-78.
Un autre architecte renommé a laissé sa marque : il s’agit de Victor Bourgeau qui a contribué à la construction de la porte monumentale d’origine sur le chemin de la Côte-des-Neiges (elle a été modifiée en 1926) et à la construction des deux maisons attenantes. Bourgeau est d’ailleurs connu pour son magnifique travail à l’intérieur de la basilique Notre-Dame-de-Montréal.
Au-delà de la superficie qu’offre le site, il y a une importance symbolique à se trouver sur une montagne. En effet, dans la religion catholique, elle donne l’espérance de la résurrection promise. En pleine nature, Notre-Dame-des-Neiges offre un climat de quiétude, de recueillement et de contemplation.
Le paysage qui compose le cimetière est complexe et se distingue en trois zones distinctes :
La plaine : L’entrée principale sur le chemin de la Côte-des-Neiges est une composition parfaitement axiale représentative des cimetières catholiques : une croix centrale, deux anges dorés sur ses côtés, sur un terrain ovale entouré d’arbres. Cet axe se déploie jusqu’à l’imposante façade du premier charnier du Cimetière (actuel mausolée Sainte-Claire d’Assise).
Le plateau : En haut de la pente délimitant la plaine, on trouve ce qui constitue la deuxième zone, aménagée selon un motif rectiligne. On y trouve la chapelle Notre-Dame-de-la-Résurrection et le pavillon administratif. L’aménagement de rangées d’arbres en bordure de chemin s’inscrit dans la tradition des cimetières monumentaux. Le plateau monte aussi vers les sommets d’Outremont et de Montréal.
Le sommet : Il se distingue par un aménagement typique de la Nouvelle-France, soit un chemin de croix montant vers un calvaire, que de nombreux historiens de l’époque ont assimilé à la « montagne sacrée », une métaphore de l’âme chrétienne cherchant à se rapprocher de Dieu.
Au cours des 50 premières années suivant la fondation du Cimetière, on aménage les tracés fondateurs, les sections initiales, et on construit les bâtiments essentiels, tels que la chapelle Notre-Dame-de-la-Résurrection et le pavillon administratif. De 1875 à 1900, l’évolution de la société et le développement de la ville de Montréal se manifestent par la création de sections réservées à certaines communautés culturelles et par l’édification de monuments majestueux.
La porte d'entrée du Cimetière a connu une première version, temporaire, avant de voir s'ériger la porte monumentale de Victor Bourgeau. Celle-ci, construite entièrement en pierre, se détériore et est en partie démolie en 1926. Ce n'est qu'en 1998, selon les plans de Faucher Aubertin Brodeur Gauthier Architectes qu'est installée la porte actuelle, agrémentée d'un arceau métallique.
Dans les décennies qui suivent, la construction des mausolées façonne le paysage, de même que la transformation, en 1994, du premier charnier en mausolée Sainte-Claire-d’Assise. En ajoutant un bassin devant, on nomme l’endroit Place de la commémoration, afin qu’il accueille les visiteurs depuis son emplacement privilégié dans l’axe de l’entrée principale. L'intégration de l'eau dans l’aménagement de la Place de la commémoration n'est pas anodine. Tout comme la montagne, la signification de l'eau dans la religion chrétienne est importante : elle symbolise la vie éternelle.
Les vagues d’immigration qui débutent dès la seconde moitié du XIXe siècle nécessitent une adaptation de la part des cimetières, et, surtout, un accueil adéquat. Notre-Dame-des-Neiges s'est ouvert aux différentes communautés chrétiennes dès sa fondation.
Les transformations démographiques à Montréal ont donné lieu à la création de sections dans le cimetière pour les communautés qui souhaitent se recueillir entre elles dans le dernier repos. La première section, créée en 1894, est celle de l’Union nationale française, suivie de la section de la Mission catholique chinoise en 1917. Aujourd’hui il existe des sections pour les communautés japonaise, ukrainienne, polonaise, italienne, portugaise, serbe, et bien d’autres.
Ces familles ont apporté une esthétique à ces sections, créant ainsi l'une des particularités du Cimetière.
D'autres groupes d'intérêt ont aussi décidé de se rassembler et de souligner leur impact social : l'Association des pompiers, l'Union des artistes, l'Association des Matelots catholiques et l'Armée canadienne, entre autres.
Le cimetière Notre-Dame-des-Neiges accueille près d’un million de défunts, parmi lesquels plusieurs personnalités ont marqué l’histoire de notre société dans le domaine des arts, des sciences, de la politique, de l’histoire, de l’architecture, ou encore du monde des affaires.
Voici quelques noms que vous reconnaîtrez sans doute :
Une vingtaine de maires de Montréal sont inhumés ici, dont Camillien Houde, Jean Drapeau et l’Honorable Alphonse-Desjardins. On peut aussi voir les monuments de la militante féministe et professeure Idola St-Jean, des pères de la confédération Sir George-Étienne Cartier et Thomas d’Arcy McGee, de la sénatrice et première femme cheffe de parti Thérèse Casgrain, du premier ministre du Québec Robert Bourassa, et bien d’autres.
De nombreuses personnalités du milieu artistique sont inhumées à Notre-Dame-des-Neiges : la première chansonnière du Québec, Mary Travers dite « La Bolduc », l’auteur Emile Ollivier, l’actrice et cofondatrice du Théâtre du Rideau Vert Yvette Brind’amour, le peintre Jean-Paul Riopelle, l’organiste Françoise Aubut-Pratte, le poète Émile Nelligan, la sculptrice Sylvia Daoust, le dramaturge Gratien Gélinas, l’imprésario René Angélil, l’écrivaine Alice Parizeau, le chanteur lyrique Joseph Rouleau, et beaucoup d’autres, notamment à l’abri de la stèle de l’Union des Artistes (UDA).
Parmi les personnalités du monde des sports qui ont choisi Notre-Dame-des-Neiges pour leur dernier repos, on compte le hockeyeur Maurice Richard (« Le Rocket »), le copropriétaire des Canadiens de Montréal Léo Dandurand, le lutteur professionnel Jean « Johnny » Rougeau, l’animateur René Lecavalier, et plus.
Pour en apprendre davantage sur les personnalités qui reposent à Notre-Dame-des-Neiges et sur leur lieu de sépulture, il est possible de vous procurer le répertoire des personnages inhumés au Cimetière ayant marqué l’histoire de notre société au pavillon administratif, au coût de 5$.
Fondé en 1854 et inauguré en 1855, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges recèle des trésors patrimoniaux auxquels les gouvernements municipal, provincial et fédéral ont conféré différents statuts.
Les monuments funéraires sont de véritables archives de pierre dont plusieurs sont passées à l’histoire, comme le monument aux Patriotes. Les nombreuses œuvres d’art installées dans les mausolées constituent également d’importants éléments du patrimoine religieux et artistique.
Enfin, plusieurs bâtiments historiques, tels que le pavillon administratif, la chapelle Notre-Dame-de-la-Résurrection et la maison Simon-Lacombe attirent l'attention des visiteurs par leur cachet et ont une importance patrimoniale indéniable.
De nombreux artistes du Québec ont doté le Cimetière de monuments remarquables. Taillés dans le marbre ou le granit, ils avaient un objectif commun : se souvenir. Des années 1880 à la crise économique de 1929, le Cimetière s'est doté de monuments exceptionnels.
Bronzes, ornements, gravures, mosaïques, bustes... La variété des œuvres et de leurs composantes est impressionnante. Soulignons l'apport d'artistes d'exception, dont les sculpteurs Louis-Philippe Hébert, Henri Hébert, ainsi qu'Émile Brunet, dont on trouve une trentaine d'œuvres au Cimetière.
Installé au cœur de l'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges est certifié comme havre pour la biodiversité. Il développe et gère depuis toujours ses activités dans le respect de son environnement.
Le Plan vert est un projet ambitieux du Cimetière qui vise à poser des gestes écologiques afin de favoriser la protection de l'environnement ainsi que la biodiversité du mont-Royal, un site naturel incroyablement riche en espèces de flore et de faune. Nos gestes verts ont également comme objectif de sensibiliser toute personne visitant le Cimetière à poser des gestes écologiques ; même si ceux-ci semblent petits, ils peuvent créer un impact important sur l'environnement à long terme.
Choisissez le Boisé du souvenir comme lieu de repos final pour votre être cher et prenez part à l’amélioration du couvert forestier de la ville, contribuant ainsi à améliorer la qualité de l’air et la biodiversité.
Plongez au cœur d'un cadre verdoyant d'une grande biodiversité en écoutant ces sons naturels captés au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.